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L’histoire du collège

Le collège, le quartier :
 
histoire
 
 
Création du Val d’Oise
 
1964 a été l’année du découpage des départements de la région parisienne. La Seine, surpeuplée, la Seine-et-Oise avec sa forme d’anneau entourant Paris étaient devenus ingérables. Après de subtils dosages, où le risque électoral a joué un rôle plus important que la géographie, six nouveaux départements ont été délimités. En même temps, des préfets délégués étaient nommés pour mettre en place des institutions et conduire les nouvelles entités territoriales à leur autonomie.
 
En juin 1965, à 38 ans, Bernard Hirsch était choisi par Paul Delouvrier, puis nommé officiellement par le Premier ministre Georges Pompidou (18 juillet 1966), comme Directeur responsable de l’aménagement de la Ville nouvelle de Cergy-Pontoise. Il le restera jusqu’en mai 1975. Le mélange d’humour malicieux et d’étonnement juvénile devant les choses qui le caractérisait, transparait dans sa première réaction : « d’habitude un directeur dirige une entreprise, un service, ou même un établissement de bains. Ici nous étions nommés directeurs d’une ville nouvelle, c’est-à-dire de quelque chose qui non seulement restait à inventer, mais n’avait aucune existence légale. L’aventure commençait… »
 
 
Coopération avec les architectes anglais.
Méthode de travail. Étude de voirie.
 
Pendant que Clément Douady travaille sur le centre et recherche à insérer la Préfecture dans un environnement urbain, André Mathieu dresse les plans du quartier de Cergy où huit mille logements doivent être implantés. Il est aidé par les amis anglais de Jean Coignet, Graham Shankland et Olivier Cox avec qui nous avons passé un contrat. Pourquoi recommencer les tâtonnements et les erreurs qu’ont connus tous les pionniers des villes nouvelles ? Essayons de profiter de l’expérience des Anglais qui ont dix ans d’avance sur nous. Et c’est ainsi que chaque mois les deux urbanistes-conseils viennent passer une journée à Cergy, et, à cette occasion, tous les problèmes sont évoqués sans arrière-pensée. Chacun s’exprime dans sa langue, car il est plus facile de comprendre que de parler une langue étrangère. Les séances de travail régulières ne dissipent pas tous les malentendus, et nous nous apercevons que les modes de pensée et les méthodes de travail sont très différentes de part et d’autre de la Manche. Pour aller au-delà d’un simple échange d’idées, un architecte du cabinet Shankland, Michaël Welbank s’installe pour un an à Cergy et travaille à plein temps dans l’équipe, à la même table que Mathieu. Cette expérience aura des résultats très féconds, mais dans un sens différent de nos idées d’origine. Nous pensions arriver à transporter les villes nouvelles anglaises dans le contexte français, et là, nous n’avons abouti qu’à des échecs, même lorsque nous avons construit une maison témoin, directement copiée sur un des modèles anglais. Aucun des plans de masse consciencieusement dessinés par M. Welbank n’a pu être réalisé, mais nous avons appris une méthode de travail qui est encore utilisée à Cergy et qui a été largement diffusée dans les autres villes nouvelles.
 
Contrairement aux idées reçues, les Anglais sont beaucoup plus cartésiens que nous, et ils se livrent à un travail d’analyse et de raisonnement en profondeur avant de tracer le premier trait sur le papier. Les urbanistes français, formés par l’École des beaux-arts, sont trop attachés à l’aspect formel et commencent par dessiner un plan de masse ou par construire une maquette avant de réfléchir aux données du problème.
 
« Qui habitera les logements, quels seront les revenus des familles, le nombre d’enfants, où travailleront-ils ? » Telles sont les questions que nous posent Shankland et Cox et nous sommes bien embarrassés pour y répondre. Une étude théorique est entreprise, qui montre que la nature des logements que nous construirons aura une influence sur la composition des familles qui viendront s’installer à Cergy. Mais, inversement, il faut tenir compte de la demande solvable si nous ne voulons pas qu’un grand nombre de logements reste vide.
 
Shankland et Cox font une étude complète des logements du quartier de Cergy à partir des normes anglaises sur la taille des familles et sur l’éventail des revenus. Il nous faudra ensuite persuader les promoteurs d’appliquer ces résultats. Ce n’est pas un des moindres problèmes dans la construction des villes nouvelles, en France tout au moins, que d’essayer de faire partager ses idées et de transmettre sa volonté à ceux qui, en définitive, ont la responsabilité financière de la construction, promoteurs, commerçants, industriels. Lorsque après une longue discussion, pour essayer de faire aboutir un projet, le promoteur déclare : « Êtes-vous prêt à me garantir l’occupation de ces logements et à me les racheter s’ils ne trouvent pas preneurs ? », nous baissons la tête car nous ne sommes qu’une mission d’aménagement avec des idées, mais sans capitaux. Et quand le promoteur ajoute : « Avec de telles exigences, je préfère me retirer », nous faisons machine arrière, car notre rôle est de construire une ville, d’héberger des sans-logis et non de faire un projet qui restera dans les cartons. Ce partage de responsabilités ne doit pas être perdu de vue quand on juge l’expérience des villes nouvelles. Il faut comparer celles-ci aux autres réalisations contemporaines et non aux utopies qu figurent dans les revues d’architecture.
 
Les promoteurs français, publics et privés, forts de leur expérience, ne voulaient construire que des logements de trois ou quatre pièces. Leur raisonnement était fort simple : les studios et les deux pièces sont trop coûteux à construire, quand aux grands logements, il sont destinés à des familles nombreuses qui ne sont pas assez riches pour en supporter les charges. Il nous a fallu des mois de négociations pour arriver à un compromis entre ces conceptions simplistes et la structure idéale proposée par nos conseillers anglais.
 
Shankland et Cox ont fait une autre étude, fort intéressante, sur les formes de l’habitat adaptées aux différentes densités. La conclusion est qu’une densité de soixante logements à l’hectare représente la solution la plus économique.
Le plan joint à ce texte, bien qu’à petite échelle – celle de la carte Michelin au 1/100000- donne les caractères essentiels de la ville : l’urbanisation en fer à cheval sur le plateau qui domine la rive droite de l’Oise depuis Pontoise jusqu’à Maurecourt, les deux centres urbains, celui de Cergy avec la préfecture, le second au voisinage de Puiseux avec l’université. La boucle de Neuville est figurée en espace libre avec, dans la partie basse, un vaste plan d’eau et, sur la hauteur, un parc. Sur la rive gauche, le développent d’Éragny est inscrit sur le plateau et à l’est de Saint-Ouen-lAumône est figuré une zone industrielle, une des plus vastes de la région parisienne.
Le plan donne également donne également des précisions sur les axes de desserte : l’autoroute A15 qui se divise en deux branches à partir de la patte-d’oie d’Herblay pour assurer une meilleure pénétration vers Paris, l’autoroute A88 qui relie la vallée de l’Oise à Orgeval et se prolonge en direction de Trappes, le réseau express régional partant du centre de Paris, desservant au passage la vallée de Montmorency et pénétrant dans la ville nouvelle à travers les centres de Cergy et de Puiseux. Le dessin de la voie ferrée se termine par une flèche en direction du Vexin, dans un secteur en hachures, qui signifie, si l’on se reporte à la légende, « zone d’urbanisation nouvelle, (localisation à déterminer) ».
 
 
Les logements. Le quartier Sud.
Démarrage du chantier sur le « champ de manœuvres ».
 
J’ai parlé des équipements du centre, mais je n’ai encore rien dit des logements et cependant une ville, ce sont d’abord des habitants. Ce n’est pas par goût du paradoxe mais pour exprimer ce que nous ressentions tous profondément ; construire des logements, même nombreux, ce n’est pas difficile, les grands ensembles sont là pour nous en donner la preuve. Ce qui n’a pas encore été fait, c’est construire à trente kilomètres de Paris autre chose qu’une banlieue, et c’est pour cela que nous nous sommes polarisés sur tout ce qui, en dehors de l’habitat, constitue la ville. Ce n’est qu’à partir du moment où nous avons eu dans notre main quelques cartes maîtresses que nous nous sommes attelés à la construction des premiers logements.
 
Nous avons commencé par le sud de la boucle de l’Oise, à proximité de la préfecture. Le choix de cet emplacement se justifie à plusieurs titres : le site est agréable, au contact du bois de Cergy, la desserte est facile, en particulier l’égout construit pour la préfecture traverse le terrain, ce qui permet des branchements à peu de frais. Mais ce qui emporte la décision, c’est l’existence d’un terrain militaire d’une centaine d’hectares, où viennent manœuvrer les chars du premier régiment du Tchad. Il nous est apparu plus facile de nous attaquer à l’Armée qu’aux agriculteurs de Cergy. Avec les militaires, les négociations, quoique longues, aboutiront avant que le moindre accord ne soit signé avec les paysans.
Ce quartier Sud de Cergy peut recevoir trois mille logements et les équipements de proximité nécessaires à la vie de tous les jours : les écoles, le collège, quelques bureaux mêlés là l’habitat et un centre de voisinage avec les magasins, l’église, la maison de quartier.
 
Le plan d’ensemble est mis au point avec beaucoup d’ardeur par André Mathieu qui applique pour la première fois le système de communications propre à Cergy.
Les voies automobiles sont courbes, pour éviter les vitesses excessives et elles sont légèrement entaillées dans le terrain naturel. Un réseau de chemins pour piétons et cyclistes passe en remblais et franchit les routes par des passerelles. Il dessert les écoles et le centre, si bien que, sans franchir une marche et sans faire de détour, l’enfant peut aller à l’école et la ménagère faire son marché sans rencontrer de voitures.
Fidèles à notre conception de la ville variée, nous découpons le quartier en îlots de petite taille – six cents logements au maximum – que nous voulons confier à des architectes différents. Nous faisons quelques tentatives pour donner leur chance à de jeunes architectes et pour construire des logements d’un type nouveau. Cela n’aboutira à aucun résultat, soit que le projet ne nous plaise pas, soit qu’aucun promoteur n’accepte de le réaliser. Après cet échec, André Mathieu dessine lui-même un plan de masse que je trouve très attrayant : il y a une forte proportion de logements individuels dont la hauteur s’élève progressivement pour assurer la transition avec des appartements dans de petits immeubles collectifs. Les directives d’aménagement, mises au point avec l’équipe anglaise de Shankland et Cox sont respectées : avec une densité moyenne de soixante logements à l’hectare, il y a une majorité de logements au niveau du sol. Ceci correspond au désir de donner à chaque famille un bout de jardin, si minuscule soit-il, les appartements en étage étant réservés aux célibataires et aux couples sans enfants en bas âge.
 
Ce plan d’André Mathieu n’est qu’une image destinée à montrer à nos partenaires l’esprit que nous voulons donner aux premiers quartiers de Cergy. Mais c’est aux promoteurs et à leurs architectes de faire un projet dont ils assurent la responsabilité.
Nous choisissons pour les premiers quartiers, à qui seront donnés des noms de lieux-dits du terroir, les Plants, les Maradas et les Touleuses, deux promoteurs publics, la Société immobilière de la Caisse des Dépôts (SCIC) et la société d’HLM Terre et famille. Nous les avons choisis en raison de la qualité de leurs références, tout particulièrement pour l’aménagement et l’entretien des espaces verts. Rien n’est plus triste qu’un ensemble d’HLM dont les pelouses sont lépreuses, les bancs cassés, les arbres réduits à des peupliers malingres achetés à l’économie. Je n’attends pas grand chose de l’architecture, toujours médiocre avec l’utilisation en grande série du béton, et je compte sur les arbres pour cacher les maisons et donner à la ville son caractère. Terre et Famille e la Caisse des Dépôts ne « mégotent » pas sur les espaces verts et veillent sur eux.
De plus, Terre et Famille nous est pratiquement imposé, ainsi que Lagneau, son architecte, par Électricité de France qui, après avoir décidé de construire une tour de bureaux, songe à loger ses agents. Quand à la Caisse des Dépôts, elle a ses architectes accrédités – des Grands Prix de Rome – et elle ne tient pas à mettre à l’essai les débutants que nous lui proposons. Après de longues négociations, nous nous mettons d’accord pour que Rémondet, l’architecte de la Caisse des Dépôts, construise les Maradas et le centre du quartier et que Shankland et Cox, nos architectes anglais, se voient confier le programme des Touleuses. Les trois équipes se mettent simultanément au travail et, à partir de directives analogues, aboutissent à des projets très différents.
 
Dans l’îlot des Plants, les six cents logements de Terre et Familles sont constitués d’unités à peu près semblables avec un ou deux immeubles à quatre étages, entourés de logements individuels groupés. Le dessin est très géométrique : les collectifs, avec quatre appartements par étages, ont la forme d’un prisme à base carrée. L’utilisation du béton blanc, l’absence de balcon soulignant la simplicité des lignes. Les individuels, réunis par quatre ou par six, ont des pignons en brique. L’une des façades donne sur un petit jardin entouré de troènes. L’autre est séparé de la rue – en l’espèce le chemin réservé aux piétons et aux cyclistes – par une courette fermée par un appentis. Ceci dégage un espace extérieur entièrement protégé des regards, pour étendre le linge ou pour déjeuner dehors. Le débarras sert aussi bien d’abri pour les vélos et les voitures d’enfant que de petit atelier de bricolage.
 
Tous les détails sont minutieusement mis au point par les architectes de Terre et Famille et de l’Établissement public. Le projet est alors mis en adjudication et, au moment du dépouillement, surprise désagréable, les prix limites sont dépassés. Il faut dire que le programme est entièrement composé d’HLM, soit en location, soit en accession à la propriété et que, dans un but « social », Albin Chalandon a baissé d’autorité de 5% les prix plafonds en dépit de la hausse générale des prix.
 
Le promoteur invite l’architecte à réaliser des économies : tout ce qui est considéré comme superflu est éliminé, et les immeubles collectifs sont surélevés de deux étages. Nous protestons contre ces modifications qui augmentent les vues plongeantes qu’auront les locataires du sixième sur les jardins des pavillons.
Je demande au promoteur de revoir son projet, mais je me heurte à un refus catégorique : « Nous avons assez perdu de temps en études, me réplique-t-il, je vous laisse le choix : vous acceptez mon plan ou j’abandonne ». Il n’est pas question de laisser partir le premier promoteur de la ville nouvelle, déjà des critiques fusent de partout dénonçant notre incapacité à passer à l’action, Jean Millier s’impatiente de notre lenteur. Après quelques hésitations, je donne mon accord et, dans les derniers jours de 1969, les bulldozers prennent possession du terrain militaire.
Malgré ce compromis, le quartier des Plants sera dans l’ensemble une réussite. Le promoteur, en dépit de ses difficultés financières, ne lésinera pas sur les espaces extérieurs : les pelouses, les arbres, les chemins pour piétons dallés en brique rouge, les terrains de jeux pour les petits. Plusieurs agents de l’Établissement public s’y installent , et Dominique Juglar, le paysagiste, choisira sa maison en bordure de la coulée verte qu’il a lui même dessiné et derrière le plus bel arbre qu’il a planté. On ne peut pas faire aux urbanistes de le Ville nouvelle le reproche mérité par tant d’architectes qui construisent des logements que pour rien au monde ils ne voudraient habiter.
 
Aux Maradas, Rémondet, l’architecte de la SCIC, sur un programme analogue, établit un projet différent : les immeubles collectifs sont au centre, formant un ruban de hauteur variable, avec de multiples décrochements. Certains immeubles enjambent par des portiques la coulée verte qui se prolonge depuis le quartier des Plants. Les logements individuels, en bande, avec un petit jardin privé, sont rejetés à la périphérie. L’ensemble est assez plaisant, mais je n’aime pas les colorations brutales : des bandes alternativement blanches et sombres sur les immeubles, des panneaux aux couleurs trop vives sur les pavillons. L’éventail des catégories sociales est plus ouvert qu’aux Plants, et aux HLM se mêlent des logements d’un standing supérieur.
 
Le troisième quartier, celui des Touleuses, a été confié aux architectes anglais. C’est là qu’ils font une expérience malheureuse en transposant sans modifications un pavillon en bois de modèle britannique. La SCIC, sans doute peu mécontente de voir trébucher l’architecte que la Ville nouvelle lui a imposé, ne fait rien pour arranger les choses. Pour sauver l’opération, nous faisons appel à I. Seifert, un collaborateur de Guy Lagneau, et celui-ci, à partir du plan de masse établi par les Anglais, fera des Touleuses le quartier le plus attrayant de Cergy. L’architecture, avec les grands balcons, les façades en bois sombre, a un côté scandinave que renforce le soin apporté à tous les détails de construction. Les collectifs, qui ne dépassent pas quatre étages, sont particulièrement réussis, et je ne connais pas d’HLM aussi agréables. Les pavillons en bande présentent moins d’attrait et, en dehors d’une petite pelouse, ils n’ont aucun des avantages du logement individuel : les pièces sont petites, il n’y a pas de cave, le jardin n’est pas enclos et l’isolation acoustique est insuffisante. Malgré nos objurgations, l’architecte suivi par son promoteur, s’est refusé à faire un joint de dilatation entre les deux pavillons, prétendant que cela n’augmenterait nullement l’isolation phonique. L’expérience lui donnera tort et nous serons plus sévères pour les programmes ultérieurs.
C’est aux Touleuses que nous commençons à construire les équipements collectifs, école primaire et collège d’enseignement secondaire. De notre visite à Sarcelles, nous avons conservé un bon souvenir des bâtiments scolaires et nous proposons à Hubert Renaud, le maire de Cergy, de faire appel au même architecte, Jacqueline Simon. L’école des Touleuses, qu’elle a construite, est tout à fait charmante. La maternelle du côté du chemin piéton, l’école primaire de l’autre, l’emploi des briques et de l’ardoise, le jardin attenant à chaque classe, le patio planté, tout est accueillant, moderne sans être agressif, très féminin ai-je toujours pensé – ce qualificatif ayant le don de hérisser ma femme !
Le collège est lui aussi en briques, mais d’un matériaux plus rustique et plus austère. Il fait la jonction entre le quartier des Touleuses et le bois de Cergy et les arbres pénètrent jusque dans la cour de récréation. Il a fallu que les parents d’élèves se liguent avec l’Établissement public pour éviter que ces arbres ne soient abattus et la cour goudronnée comme le demande le règlement de l’Éducation Nationale.
 
Nous avons, à l’occasion de la construction du collège, essayer d’assurer le plein emploi des locaux scolaires et de rendre possible leur utilisation par les habitants du quartier en dehors des heures de classe. Ce type d’expérience échoue en général pour des questions de sécurité et pour des problèmes de femme de ménage. Si n’importe qui peut entrer n’importe où, les élèves risquent de trouver le lendemain matin les salles de classe détériorées, souillées ou salies. Pour éviter ces difficultés, l’architecte Bisson a eu l’idée de grouper dans un bâtiment séparé tous les locaux qui peuvent intéresser les adultes : une bibliothèque, documentation, des salles de dessin et de musique. Une porte distincte donne sur une place piétonnière au centre du quartier et il suffirait d’ouvrir cette porte pour mettre à la disposition des habitants un petit centre culturel qui ne coûte rien à la collectivité. Jusqu’à présent, cette porte est restée fermée à clef, mais rien ne dit qu’un jour…
 
 
Dans chaque quartier, un effort d’innovation est fait en faveur des écoles sans que toujours j’adhère au choix effectué. Souvent j’aurais préféré que l’argent consacré à l’audace architecturale soit utilisé pour financer des espaces supplémentaires, salles de sport ou de travaux manuels qui n’existent pas dans les écoles primaires. Les habitants, comme moi très traditionalistes, n’apprécient pas toujours ces formes inhabituelles, mais elles séduisent les visiteurs et les enfants, et c’est peut-être là l’essentiel.